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Pourquoi, comment ? Le tout est de savoir

10 novembre 2008

Barack Obama, le Messie ?

Dans la nuit de mardi à mercredi, les Etats-Unis ont vécu un moment historique, je ne suis pas le premier à le dire et les futurs manuels d'Histoire le rappelleront bien mieux que moi. Mais relateront-ils la stupéfiante euphorie qui a accompagné cette élection ? Rappelleront-ils à sa juste mesure l'image quasi divine qu'Obama, bon gré mal gré, a endossé suite à sa victoire ? Je l'espère car quand je vois Ahmadinedjad, Chavez et le gouvernement cubain féliciter le 44ème président des USA et se dire prêt à la coopération, voire à la collaboration, je ne peux m'empêcher de me demander ce qu'Obama a de si incroyable pour déclencher autant de ferveur, autant d'espoir non seulement pour les afro-américains, non seulement pour les minorités américaines, non seulement pour la population étasunienne, mais également pour l'ensemble des Etats et des peuples.

Obama a beau être l'aboutissement du "rêve américain", être l'espoir des minorités (autant afro-américaine qu'hispanique), et être démocrate (bien que cela soit le moins pire aux Etats-Unis, je nuance), je n'arrive pas à comprendre l'image quasi messianique qu'on lui confère. A entendre un peu tout le monde, Obama va résoudre la crise économique, va résoudre le problème des inégalités aux Etats-Unis, va donner la paix au Proche-Orient, va sauver le monde des guerres et des conflits qui le pourrissent. Même, il pourrait résoudre les problèmes de discrimination et d'identité des différentes communautés en France, c'est dire (Abd-al-Malik était là pour le rappeler dimanche au 13h de France 2)... Et j'exagère à peine !

J'ai un vrai respect pour Obama, il est clair qu'en l'élisant, les Etats-Unis ont pris un virage sans précédent et que non seulement ce pays mais également l'ensemble des pays développés et des pays ayant un poids un tant soi peu importants dans le monde (quid des répercussions pour des Etats comme la Mongolie ou le Vanuatu ?) vont en sortir grandis. Cependant, affubler Obama du titre de super-héros n'est peut-être pas le meilleur cadeau que l'on pouvait lui faire. Trop d'espoirs sont concentrés sur lui ; le futur pourrait apporter son lot de déceptions, peut-être à cause d'une absence de résultats mais également suite à un manque de moyens. Et puis, entre nous, étant de gauche, Obama est une bonne solution mais n'est pas la solution ultime, convenons-en. Etre traité de socialiste aux States étant quasiment une insulte, on en concluera ce qu'on voudra...

En tout cas, certains aimeraient sans doute être à la place de Barack Obama à cet instant. Très sincèrement, je n'envie absolument pas notre ami car la pression et l'espoir sont tels que seules des épaules en acier trempé pourront résister et porter les Etats-Unis vers l'ère pour laquelle elle a porté ce fils de kenyan et d'américain ayant vécu en Indonésie à la présidence. 

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28 octobre 2007

L'arabe, une belle langue ? En tout cas, ça en a l'air...

Depuis une semaine, je viens d'attaquer l'apprentissage de l'arabe avec la méthode Harrap's. J'ai longtemps hésité avec Assimil, mais la décision a été (à contrecoeur) celle du porte-monnaie.

Pourquoi l'arabe ? Premièrement, parce que je voulais sortir des sentiers battus, entendez sortir des langues européennes (j'ai, cependant, hésité avec l'espagnol), et que je ne voulais pas, pour autant, apprendre le chinois ou le japonais car je trouvais qu'il se produisait un effet de mode autour du chinois qui m'agaçait fortement (de plus, ces langues ne m'attirent pas). Deuxièmement, l'alphabet arabe m'attirait, l'écriture de droite à gauche, les lettres qui me semblait s'entremêler en un méli-mélo beau et mystérieux. Troisièmement, sans doute inconsciemment, l'arabe est la porte vers le Coran. Ce n'est pas que je veuille devenir musulman ou islamiste (mon athéisme sera forcené) mais il est dit tellement de choses sur le Coran et sur l'islam que la meilleure façon de se forger une vraie opinion est de le lire (et de l'interpréter). Voilà pour les raisons.

Je n'ai pas encore attaqué, à proprement dit, les chapitres mais me suis concentré (et me concentre encore) sur l'alphabet et la prononciation. Et je dois dire que rien que cela prouve que cette langue est d'une richesse extraordianaire. Au delà de l'alphabet, qui en lui-même est déjà superbe, les régles de prononciation sont au-delà de ce que j'imaginais. Une lettre mal prononcé (notamment les consonnes emphatiques) peut changer complètement le sens du mot, et donc engendrer un malentendu, voire un quiproquo. Et, malgré les difficultés évidentes que cela entraîne, cela me donne encore plus envie !

1 juillet 2007

Petite pause musicale

Voici deux albums tout simplement extraordinaires (malheureusement, je n'ai pas les pochettes des albums) :

"Missing...Presumed having a good time" de the Nothing Hillbillies (avec Mark Knopfler s'il vous plaît)

Mark Knopfler s'écarte un temps de Dire Straits le temps d'un album avec ses amis. On n'est pas déçu...

L'album est à tendance blues-country et cela est maîtrisé de bout en bout. Certaines chansons nous replongent dans l'ambiance Far West ou bien semblent être faites pour ceux qui sillonnent les routes des Etats-Unis à la recherche de la liberté. Certaines incursions du jazz sont loins d'être déplaisantes et s'adaptent, au contraire, à l'atmosphère de l'album.

Je ne cesse d'écouter et de réécouter "Railroad Worksong" tout simplement superbe, les sympathiques "Run me down" et "One way gal" ainsi que la très forte "Feel like going home"

En bref, du très bon Mark Knopfler qui sort un peu de l'ordinaire et qui ne tombe pas dans un album blues un peu désuet ou dans un country trop ridicule pour être crédible...

"Caravanserai" de Santana

Sans doute le meilleur album que j'ai jamais entendu. Un pur régal, une sensation aérienne qui semble vous emporter on ne sait où (pourtant, le spiritisme et moi...)

Tout est fort dans cet album. Le morceau introductif "Eternel caravan of reincarnation" avec les grillons et le saxophone comme sorti d'un autre monde. Puis tout de suite, "Waves Within" annonce la puissance de l'album.

Les titres s'enchaînent et même si la première partie n'est pas ma préférée, elle reste quand même un grand moment.

Puis vient "All the love of the universe" où les instruments s'harmonisent pour former un tout magistrale. Cela forme huit minutes incandescentes où on ne peut respirer, envahit par la musique qui, progressivement, monte jusqu'à l'éclat de la guitare de Santana et un solo superbe qui met en lumière tout son talent. A noter que Mike Shrieve (mon batteur de référence) apporte le bois qui permet de garder le feu allumé tout au long de ce solo enflammé. Le morceau s'achève doucement, traîne comme pour laisser une trace, puis...

Puis vient "Future Primitive", morceau où ce sont les percussions qui sont à l'honneur (congas et bongos). Là, ce sont Jose Chepito Areas et James Mingi Lewis qui se montrent hyper-talentueux et montrent que les congas, ce n'est pas simplement un instrument d'accompagnement pour groupes qui se veulent exotiques.

"Stone Flower" est une reprise d'un musicien brésilien et on sent toute l'influence de la musique d'Amérique Latine sur Santana. Même arrangé, c'est un pur régal !

Enfin, "La Fuente del Ritmo" et "Every Step of the Way" (composition du maître Shrieve) achèvent cet album d'une puissance inouïe qui ne peut laisser indifférent.

A conseiller à tous ceux qui aiment : le rock, le jazz, les musiques d'Amérique Latine et la période sixties-seventies en général...

6 juin 2007

pro-ana : une blague bien triste

en tPro-ana, gainers... on voit fleurir un peu partout sur le net des sites pronant la maigreur extrême (et moins si affinités) ou la grosseur sans limité (et plus si obésité).

Je voudrais juste adresser un message aux pro-ana de tous bords qui me liront : l'anorexie est une maladie (tout le monde en convient), mentale je n'en sais rien. Si vous refusez cet état de fait, libre à vous. Mais entraîner des jeunes filles encore immatures, fragile psychologiquement pour les faire plonger dans votre délire, quitte à mettre en péril leur santé voire leur vie, ça c'est de l'irresponsabilité, que l'on pourrait considérer comme un crime (et prémédité avec ça !)

Réfléchissez seulement deux secondes. Vous prônez la maigreur extrême, quitte à vous faire vomir, à refuser de manger et à peser chaque aliment, à mesure les calories de chaque pseudo-repas que vous faîtes. Pensez seulement aux millions de personnes qui meurent de faim dans le monde, qui crèvent la dalle que ce soit à cause de guerres civiles, de pénuries alimentaires, etc... Pensez seulement qu'une seule de ses personnes se tuerait peut-être pour manger ne serait-ce que deux bouchées de la salade ou du steack que vous rejetez immanquablement dans la poubelle.

Et vous osez vouloir ouvrir les yeux sur une société "dégueulasse", "grasse", qui gaspille ? Allons, soyez un peu réaliste ! Vous n'avez aucun respect pour l'être humain, vous n'êtes que l'exemple même de ces individus pour qui seule l'apparence compte.

Vous, pro-ana, perdez votre graisse et vos muscles pour une simple illusion : croire que les gens aiment les squelettes. Allons, cela se saurait si les humains trouvaient beaux les zombies ! Et n'oubliez pas : le muscle le plus gourmand en graisse est le cerveau. Il va falloir penser à l'amaigrir lui aussi. Quoique, je ne suis pas sûr que celui d'une pro-ana ait beaucoup à perdre vu le peu de capacités intellectuelles dont elle dispose au départ...

4 juin 2007

L'étudiant, un producteur de richesse

Encore un bon exemple de la vision prétentieuse qu'a l'étudiant moyen (et les syndicats étudiants d'ailleurs) de sa situation :

"L'étudiant étant un jeune travailleur intellectuel, il a droit, en tant que jeune, à une prévoyance sociale particulière" Article 2 de la charte de Grenoble votée au congrès de l'UNEF en 1946

No comment...

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4 juin 2007

Triste jeunesse

Dans un récent article de "L'Etudiant", j'a lu que les jeunes d'aujourd'hui se considérait comme une "génération et nous !". Tous ce que les jeunes veulent, c'est un emploi stable, un logement et une bonne paye, bien sûr. Il ne veulent plus changer la société, mais juste s'insérer dans la société qui leur est proposé. Aux élections d'ailleurs, beaucoup ont voté Nicolas Sarkozy (même si une forte proportion restait à gauche).

Les jeunes d'aujourd'hui sont le reflet de ce que Max Weber, sociologue, appelait au début du siècle dernier "le désenchantement du monde". Même si ce terme se doit d'être modernisé, il illustre parfaitement la vision globale que nous avons, que les jeunes ont de la société et de son avenir, de leur avenir.

Cela s'explique par deux raisons :

-D'abord, il serait injuste de ne pas dire que cela tient beaucoup au contexte économique et social du pays. Le marché de l'emploi est tellement instable, la peur du chômage tellement grande qu'il n'est pas question de penser à autre chose qu'au travail et au logement, facteurs essentiels d'insertion sociale. Nous ne sommes plus dans les Trente Glorieuses. Il n'est plus aussi facile d'obtenir un emploi sans diplôme particulier (mon père a arrêté en première, ça ne l'a pas empêché de trouver rapidement du boulot. Idem pour ma mère qui a été obligé de s'arrêter en troisième). Aujourd'hui, on demande de plus en plus de diplômes, sous peine de quoi on se retrouve à faire cuire des steacks chez Buffalo Grill. Et encore, même en ayant un master Sociologie, il n'est pas sûr que tu ne te retrouves pas serveur (se) au resto du coin. Le diplôme est obligatoire mais n'est pas un ticket d'entrée assuré vers un emploi table et bien payé. D'où cette inquiétude légitime vis-à-vis de sa future situation

-Les jeunes ont un jugement sévère sur leurs parents qui, trente ou quarante ans plus tôt, voulaient changer le monde, faisaient partie des soixante-huitards et sont maintenant des individus réac ou las. C'est un peu ce que j'appelerai le syndrome "Woodstock". On a souvent entendu (est-ce une légende urbaine ? je ne le pense pas) que les hippies rassemblés à Woodstock en 1969, qui étaient en fait les premiers altermondialistes, avaient troqué leurs idées de "peace and love" et "flower power" pour les bureaux et le confort des maisons des quartiers résidentiels. Je pense que les jeunes actuels refusent ce passé, critiquent durement ce revers idéologique. Ils ne veulent plus s'engager dans des batailles idéologiques radicales, ne veulent plus débattre du futur de la société (hormis la question de l'environnement), préfèrent qu'on arrange déjà la situation actuelle plutôt que de faire des plans sur la comète. Cela se ressent d'ailleurs sur les programmes politiques : on privilégie l'instant plutôt que le futur, colmater les brèches plutôt que de se projeter dans l'avenir.

Bien qu'il existe donc des explications à cette rationalisation de la jeunesse, je ne peux pas m'empêcher de penser que cette jeunesse est bien triste et terne...

10 avril 2007

L'extrémisme athéiste

A l’heure où les fanatismes de tous bords pullulent aux quatre coins du monde, où l’islam au Moyen-Orient pourrait déséquilibrer le monde durablement (et pourquoi pas dans une guerre nucléaire à laquelle nous avons échappé durant la Guerre Froide ? Tout est possible !), où des attardés mentaux gouvernent le pays qui se proclame Le Gendarme du Monde (et bien soutenus par leur population, ne nous y trompons pas. Qui a protesté aux Etats-Unis au début de la guerre en Irak ?), où les massacres perpétrés par les extrémistes hindous redoublent de violence (et où seule la religion bouddhiste semble avoir acquis une certaine sagesse. Cela est peut-être dû à la pensée pacifiste de cette religion), il est important de noter que même le fanatisme et l’extrémisme sont apparus au sein du mouvement athée.

Il est particulièrement sensible aux Etats-Unis et on comprend pourquoi : imaginez-vous, athée naïf, dans votre coin, seul face à une horde de fanatiques voulant vous mener au bûcher pour le simple fait de ne pas croire en Dieu le Tout-Puissant, celui qui a créé le monde et ses êtres vivants. Ces fanatiques, envers et contre toute preuve scientifique, soutiennent mordicus que l’évolution n’existe pas et que seul le créationnisme (qu’on appelait autrefois « fixisme ») explique tout. Bon sang, mais c’est bien sûr ! La solution était tellement simple, sous nos yeux ; Darwin s’est cassé la tête pour rien. Et vous, petit innocent, osez ne pas croire en ce Dieu qui est la source de tous les bonheurs. Mais voyons, quel crime de lèse-majesté ! Que vous faut-il de plus ? Vous aimeriez argumenter, discuter avec des gens sensés avec qui vous pourriez bavarder tranquillement, exprimer votre point de vue intelligemment. Oui, mais voilà, vous êtes aux Etats-Unis, pays qui a mis au pouvoir un fou (ce qui est déjà grave) mais qui en plus a osé le reconduire (là, il y a un problème de santé mentale générale) malgré le bourbier irakien. Une majeure partie de cette population va refuser tout dialogue et il vous sera difficile de trouver un havre de paix dans ce monde de tarés.

C’est alors que vous basculez : écoeuré, dégoûté par ce fanatisme, vous vous réfugiez chez les athées propagandistes (appelons-les comme ceci). Ces athées proclament que la religion est le cancer du monde, la raison de tous les conflits, que tôt ou tard, il faudra bien se débarrasser de ces entités complètement obsolètes, que le monde redeviendra rationnel.

Bien que je sois moi-même athée (ou non-croyant, c’est selon), ces athéistes propagandistes me rebutent tout autant que les fanatiques puritains américains ou les islamistes radicaux arabes. Car là où l’analyse de ces athéistes s’arrête commence l’extrémisme. A traiter la religion comme un cancer et les croyants (de tous bord et de tous degrés confondus) comme des tumeurs, on en vient à généraliser le sujet, à radicaliser le propos et à complètement occulter le sens que donnent les croyants non-fanatiques (c’est-à-dire tous ceux qui acceptent le dialogue et qui ne cherchent pas à imposer cette croyance. Ils sont nombreux…) à la religion et à Dieu (qu’il soit Allah, Jésus-Christ, Bouddha ou je ne sais quoi d’autre). N’est-ce pas ce que font tous les extrémismes religieux ? Je ne cherche pas à proclamer une doctrine envers les athées (je n’en ai ni la prétention, ni la simple volonté) mais, à trop chercher à revendiquer sa propre idéologie, on en perd tout sens des limites et des réalités. C’est ce qui a provoqué les deux Guerres Mondiales et surtout la Guerre Froide. Les athées, en cherchant à imposer un dogme, tombent dans la même perversité que les extrémistes religieux qu’ils condamnent…

4 avril 2007

Politique étrangère : la grande absente

Il faut se rendre à l'évidence : la politique étrangère est la grande perdante de ces élections présidentielles. C'est bien simple : elle est aussi présente dans les débats que Gérard Schivardi l'est dans les sondages (ah ! quel fameux 0% d'intentions de vote). L'apparition de la démocratie participative au sein des médias, et notamment sur TF1, m'a fait découvrir à quel point les Français (et peut-être moi-même, en passant) sont égocentriques. Je ne ferais pas ici l'inventaire de tous les petits tracas que les Français ont adressé aux candidats, sommés de donner une solution imédiate à leurs caprices. Non, je ne m'y risquerais pas parce que ce serait bien trop long et que je n'ai pas non plus la journée.

En ce qui concerne la politique intérieure, chaque candidat a son avis sur la question. Mais quid de la politique étrangère ? Quelles sont les positions des douze candidats concernant ce monde fragilisé par les attentats du 11 septembre ?

Par exemple, deux questions qui, pour moi, sont essentielles :

1) Quelles sera la position française en cas de guerre en Iran entamée par les Etats-Unis ? Faudra t-il s'engager aux côtés de Bush dans un conflit plus légitime que le bourbier irakien (et ses mystérieuses armes de destruction massive...), mais qui pourrait être tout aussi suicidaire ? Ou vaut-il mieux continuer à garder ses distances vis-à-vis des Américains, quitte à se mettre à dos la communauté internationale, qui semble voir en l'Iran un danger plus qu'imminent pour l'équilibre mondial (mais le monde est-il équilibré ?) ? Je n'ai pas la réponse à cela et je n'ai pas non plus d'opinion tranchée là-dessus. Mais le ou la futur(e) Président(e) de la République se doit d'envisager cette éventualité et de prendre une certaine opinion... Même si on sait à peu près la position de Nicolas Sarkozy, atlantiste enragé...

2) Que dire du conflit au Proche-Orient ? Doit-on continuer à diaboliser Israël ? Doit-on continuer à ne pas reconnaître la Palestine (car la France, bien que proche de la Palestine, sous le gouvernement Arafat, ne la reconnaît pas) ? Chirac a entretenu cette ambiguité avec les pays arabes en se disant leurs amis (et notamment du Liban anti-syrien) mais sans jamais prendre totalement parti pour la Palestine, pourtant alliée des pays arabes (ne lui en voulons pas pour autant, De Gaulle avait bien trahi magnifiquement Israël en 1967 lors de la Guerre des Six Jours). La France, bien que n'ayant plus un poids extraordinaire au niveau international (il faut s'appeler Philippe Douste-Blazy pour croire encore ça), doit cependant prendre position et mettre en oeuvre des moyens pour parvenir à une voie de négociation. Car le conflit au Proche-Orient reste, depuis plus de soixante ans, LE conflit majeur qui déstabilise le monde et est l'un des facteurs du "nouvel ordre mondial" apparu depuis 2001.

Il y a bien d'autres aspects de la politique étrangère qu'on pourrait aborder. Mais les candidats se doivent déjà de parler de leur ligne directrice (s'ils en ont une. Dans le cas contraire, il y a de quoi s'inquiéter) pour se faire une idée de la façon dont se comportera la France sur la scène internationale.

Mais les Français s'en foutent peut-être, d'ailleurs...

4 avril 2007

Gérard Schivardi : la tête à Toto

Comment ? Qu'apprends-je ? Gérard Schivardi, le candidat des maires (et encore, même les maires ne sont pas d'accord) serait, selon le dernier sondage, à 0% d'intentions de votes. Oh my god ! Tout d'abord deux précisions : primo, gardons tout de même une certaine circonspection devant ce sondage car l'on sait tout le mal que nous veut l'IFOP ; deuxio, ce 0% qui accable le nom de Schivardi ne signifie bien sûr pas que personne ne veut voter pour lui (ou alors, le candidat des maires a du souci à se faire dans sa propre famille), mais que le nombre de votants potentiels à son actif est si réduit que 0% est le seul chiffre décent pouvant accompagner son nom.

Mais alors, quid de cette claque ? Pourquoi ? Schivardi, cet homme bourru, n'est pas homme à rassembler ?

Oui, et à cela deux voire trois raisons

1) Tout d'abord, Gérard Schivardi est le plus mauvais parleur de cette élection (et peut-être même de toutes les élections présidentielles de la Vème République). Certes, c'est un homme de la campagne, cela se sent, Schivardi est un artisan maçon, certes il a une bonne tête (non, vous ne trouvez pas ?), mais enfin, être candidat à l'élection présidentielle, c'est s'exprimer, c'est exprimer ses idées. Mais pour cela, il faut savoir ar-ti-cu-ler. Et Gérard Schivardi aurait sans doute besoin de quelques cours d'élocution, comme le fit Valéry Giscard d'Estaing en son temps, pour déjà pouvoir se faire comprendre de ses interlocuteurs. Heureusement, le sous-titrage vient nous apporter un peu d'aide pour démêler l'imbroglio de paroles du candidat

2) Contrairement à pratiquement tous les candidats (hormis José Bové), Gérard Schivardi est sans étiquette mais aussi sans réelle tendance. On le sait, il est le candidat des maires. On le sait, il est soutenu par le Parti des Travailleurs. D'ailleurs, sauriez-vous me situer le Parti des Travailleurs ? Certainement à gauche puisque Schivardi lui-même se revendique de gauche. Je pense, vu sa seule position que j'ai pu entendre, le situer au centre-gauche, c'est-à-dire à la droite du PS. Ce manque de clarté dans son positionnement politique n'aide pas l'électorat à pouvoir se situer à lui. Un électeur de gauche n'est peut-être pas prêt à voter Schivardi car : est-il à gauche ou pas trop quand même ? Et on le sait, un électeur de gauche ou de droite refuse souvent de transférer son vote de la droite vers la gauche, et inversement.

3) Enfin, et c'est là le point le plus grave pour la campagne de Gérard Schivardi, c'est que l'on ne connaît absolument pas son programme. Il se proclame candidat des maires, très bien. Il se dit soutenu par le Parti des Travailleurs, pourquoi pas ? Et ensuite ? Ben ensuite, plus rien. Silence radio. Connaissez-vous le programme économique de Schivardi ? Que compte t-il faire sur l'éducation ? A t-il des solutions sur le sujet de l'immigration ? Non, c'est le néant complet.

Alors, effectivement, beaucoup de petits candidats se spécialisent dans un domaine précis où ils mettent le paquet : le social pour Besancenot et Laguillier, l'altermondialisme pour Bové, le patriotisme pour De Villiers, et tenez même, la défense de la ruralité et de la chasse pour Nihous (qui m'a, en passant, bien fait marrer sur son programme économique dans l'émission "à vous de juger" ---> on n'a qu'à essayer une méthode de gauche et si elle ne marche pas, on en essaye une de droite, etc... Comme si les effets d'une politique économique se faisait sentir au bout de quelques jours. Cinq ans, cela me permet court pour essayer ces différentes méthodes... Mais passons). Ces petits candidats n'ont pas un programme dont la largeur est équivalente à celle de Royal, Sarkozy ou Bayrou, mais leur spécialisation leur permet de se donner à fond sur un sujet qu'ils maîtrisent parfaitement et qui est le socle de leur électorat.

Mais Schivardi n'a rien de chez rien, aucun programme, pas un domaine de spécialisation (peut-être l'artisanat, et encore). Rien. Enfin si, ne soyons pas malhonnête : j'ai entendu sa position plutôt sceptique vis-à-vis de l'UE. Il préconiserait même de sortir de l'UE pour d'obscurs raisons que je n'ai pas compris (eh oui, la fameuse ar-ti-cu-la-tion). Génial ! Avec ça, Schivardi pourrait peut-être envisager l'hypothèse de bâtir un programme autour de cela. Espérons qu'il y réfléchisse...

Je ne souhaite cependant pas que Schivardi ait 0% au soir du premier tour. Cela me ferait de la peine pour lui (pas trop non plus, il ne jouait pas sa vie). Vous imaginez  PPDA annonçant solennellement "Schivardi, le candidat des maires : 0%". Ce serait du jamais vu dans l'Histoire des Républiques Françaises, je pense...

3 avril 2007

Bayrou ou le rêve qui virera au cauchemar

François Bayrou, si on en croit les sondages, a effectué une percée spectaculaire se placant à 20% et venant titiller les deux poids-lourds.

Bien que je considère François Bayrou comme un politique de centre-droit, regardons l'une des principales lignes préconisées par le candidat UDF et centriste : prendre le meilleur de la gauche et de la droite. Quel beau projet ! Car après tout, c'est dans les meilleurs pots que l'on fait les meilleurs confitures... Rien de plus louable en soit que cette idée rassembleuse. Même si je crois Bayrou un tant soi peu sincère (beaucoup plus, en tout cas, que ne l'est Nicolas Sarkozy), il faut reconnaître que cette idée semble sortie directement du pays des Bisounours. Prenez vos meilleurs ingrédients afin de faire une recette quelconque et mélangez le tout : le résultat peut être merveilleux mais il a de plus fortes probabilités d'être exécrable...

Pourquoi donc ce rêve ne peut-il être exaucé ? Tout simplement par le seul fait des oppositions de pensées et d'idéologies qui ferait capoter en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire la belle machine du candidat béarnais. Car il s'agit d'envisager deux scénarios pessimistes :

1) Le clivage gauche-droite est trop fort pour faire accepter à des politiques de gauche de former une coalition avec des politiques de droite : Aucun gouvernement de coalition, quel qu'il soit, n'est alors possible. Le résultat est que François Bayrou se retrouverait esseulé et devrait composer avec les seules forces de l'UDF (scénario qui va totalement à l'encontre de son projet).

2) Bayrou parvient, tant bien que mal, à composer un gouvernement de coalition gauche-droite. Mais, au bout de quelques jours, les tensions sont si fortes, les oppositions d'idées si importantes, les conseils de ministres si crispants que ce gouvernement implose et Bayrou, en plus de se retrouver esseulé, se décrédibilise dans le monde politique et par la population. Dur, dur pour remonter la pente...

Bien sûr, et je le répète, un projet de coalition est louable. Mais alors, afin que cette solution soit envisageable, il faudrait alors que le candidat prônant cette coalition soit un électron libre, sans véritable étiquette ou en tout cas échappant au clivage gauche-droite. Ce qui me semble extrêmement compliqué actuellement...

Peut-être me trompé-je cependant...

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