L'extrémisme athéiste
A l’heure où les fanatismes de tous bords pullulent aux quatre coins du monde, où l’islam au Moyen-Orient pourrait déséquilibrer le monde durablement (et pourquoi pas dans une guerre nucléaire à laquelle nous avons échappé durant la Guerre Froide ? Tout est possible !), où des attardés mentaux gouvernent le pays qui se proclame Le Gendarme du Monde (et bien soutenus par leur population, ne nous y trompons pas. Qui a protesté aux Etats-Unis au début de la guerre en Irak ?), où les massacres perpétrés par les extrémistes hindous redoublent de violence (et où seule la religion bouddhiste semble avoir acquis une certaine sagesse. Cela est peut-être dû à la pensée pacifiste de cette religion), il est important de noter que même le fanatisme et l’extrémisme sont apparus au sein du mouvement athée.
Il est particulièrement sensible aux Etats-Unis et on comprend pourquoi : imaginez-vous, athée naïf, dans votre coin, seul face à une horde de fanatiques voulant vous mener au bûcher pour le simple fait de ne pas croire en Dieu le Tout-Puissant, celui qui a créé le monde et ses êtres vivants. Ces fanatiques, envers et contre toute preuve scientifique, soutiennent mordicus que l’évolution n’existe pas et que seul le créationnisme (qu’on appelait autrefois « fixisme ») explique tout. Bon sang, mais c’est bien sûr ! La solution était tellement simple, sous nos yeux ; Darwin s’est cassé la tête pour rien. Et vous, petit innocent, osez ne pas croire en ce Dieu qui est la source de tous les bonheurs. Mais voyons, quel crime de lèse-majesté ! Que vous faut-il de plus ? Vous aimeriez argumenter, discuter avec des gens sensés avec qui vous pourriez bavarder tranquillement, exprimer votre point de vue intelligemment. Oui, mais voilà, vous êtes aux Etats-Unis, pays qui a mis au pouvoir un fou (ce qui est déjà grave) mais qui en plus a osé le reconduire (là, il y a un problème de santé mentale générale) malgré le bourbier irakien. Une majeure partie de cette population va refuser tout dialogue et il vous sera difficile de trouver un havre de paix dans ce monde de tarés.
C’est alors que vous basculez : écoeuré, dégoûté par ce fanatisme, vous vous réfugiez chez les athées propagandistes (appelons-les comme ceci). Ces athées proclament que la religion est le cancer du monde, la raison de tous les conflits, que tôt ou tard, il faudra bien se débarrasser de ces entités complètement obsolètes, que le monde redeviendra rationnel.
Bien que je sois moi-même athée (ou non-croyant, c’est selon), ces athéistes propagandistes me rebutent tout autant que les fanatiques puritains américains ou les islamistes radicaux arabes. Car là où l’analyse de ces athéistes s’arrête commence l’extrémisme. A traiter la religion comme un cancer et les croyants (de tous bord et de tous degrés confondus) comme des tumeurs, on en vient à généraliser le sujet, à radicaliser le propos et à complètement occulter le sens que donnent les croyants non-fanatiques (c’est-à-dire tous ceux qui acceptent le dialogue et qui ne cherchent pas à imposer cette croyance. Ils sont nombreux…) à la religion et à Dieu (qu’il soit Allah, Jésus-Christ, Bouddha ou je ne sais quoi d’autre). N’est-ce pas ce que font tous les extrémismes religieux ? Je ne cherche pas à proclamer une doctrine envers les athées (je n’en ai ni la prétention, ni la simple volonté) mais, à trop chercher à revendiquer sa propre idéologie, on en perd tout sens des limites et des réalités. C’est ce qui a provoqué les deux Guerres Mondiales et surtout la Guerre Froide. Les athées, en cherchant à imposer un dogme, tombent dans la même perversité que les extrémistes religieux qu’ils condamnent…