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Pourquoi, comment ? Le tout est de savoir
4 juin 2007

Triste jeunesse

Dans un récent article de "L'Etudiant", j'a lu que les jeunes d'aujourd'hui se considérait comme une "génération et nous !". Tous ce que les jeunes veulent, c'est un emploi stable, un logement et une bonne paye, bien sûr. Il ne veulent plus changer la société, mais juste s'insérer dans la société qui leur est proposé. Aux élections d'ailleurs, beaucoup ont voté Nicolas Sarkozy (même si une forte proportion restait à gauche).

Les jeunes d'aujourd'hui sont le reflet de ce que Max Weber, sociologue, appelait au début du siècle dernier "le désenchantement du monde". Même si ce terme se doit d'être modernisé, il illustre parfaitement la vision globale que nous avons, que les jeunes ont de la société et de son avenir, de leur avenir.

Cela s'explique par deux raisons :

-D'abord, il serait injuste de ne pas dire que cela tient beaucoup au contexte économique et social du pays. Le marché de l'emploi est tellement instable, la peur du chômage tellement grande qu'il n'est pas question de penser à autre chose qu'au travail et au logement, facteurs essentiels d'insertion sociale. Nous ne sommes plus dans les Trente Glorieuses. Il n'est plus aussi facile d'obtenir un emploi sans diplôme particulier (mon père a arrêté en première, ça ne l'a pas empêché de trouver rapidement du boulot. Idem pour ma mère qui a été obligé de s'arrêter en troisième). Aujourd'hui, on demande de plus en plus de diplômes, sous peine de quoi on se retrouve à faire cuire des steacks chez Buffalo Grill. Et encore, même en ayant un master Sociologie, il n'est pas sûr que tu ne te retrouves pas serveur (se) au resto du coin. Le diplôme est obligatoire mais n'est pas un ticket d'entrée assuré vers un emploi table et bien payé. D'où cette inquiétude légitime vis-à-vis de sa future situation

-Les jeunes ont un jugement sévère sur leurs parents qui, trente ou quarante ans plus tôt, voulaient changer le monde, faisaient partie des soixante-huitards et sont maintenant des individus réac ou las. C'est un peu ce que j'appelerai le syndrome "Woodstock". On a souvent entendu (est-ce une légende urbaine ? je ne le pense pas) que les hippies rassemblés à Woodstock en 1969, qui étaient en fait les premiers altermondialistes, avaient troqué leurs idées de "peace and love" et "flower power" pour les bureaux et le confort des maisons des quartiers résidentiels. Je pense que les jeunes actuels refusent ce passé, critiquent durement ce revers idéologique. Ils ne veulent plus s'engager dans des batailles idéologiques radicales, ne veulent plus débattre du futur de la société (hormis la question de l'environnement), préfèrent qu'on arrange déjà la situation actuelle plutôt que de faire des plans sur la comète. Cela se ressent d'ailleurs sur les programmes politiques : on privilégie l'instant plutôt que le futur, colmater les brèches plutôt que de se projeter dans l'avenir.

Bien qu'il existe donc des explications à cette rationalisation de la jeunesse, je ne peux pas m'empêcher de penser que cette jeunesse est bien triste et terne...

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